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Travailler au rythme de la nature

8 avril 2025
Luxembourg - Ehlerange

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Génie civil

Travailler au rythme de la nature

À Ehlerange, un vaste projet de réaménagement est en cours sur l’ancien site du crassier. L’objectif ? Transformer cette zone en un futur pôle d’activités économiques. L’opération s’avère plus complexe qu’elle n’en a l’air, notamment en raison de la présence d’espaces naturels protégés, tels que des zones humides et des espaces verts.

S’étendant sur plus de 62 hectares, le chantier prévoit le terrassement de 980.000 m3 de matériaux afin d’aménager une plateforme destinée à accueillir la future zone d’activités. Trois merlons périphériques (nord, est et ouest), contenant des résidus sidérurgiques, seront remodelés, tandis que la proportion d’espaces verts sera augmentée. Ces derniers seront recouverts d’argile pour empêcher l’infiltration de l’eau dans le sol et limiter la formation de lixiviats, un liquide résiduel résultant de la percolation de l’eau à travers les matériaux.

Le projet inclut également la mise en place d’un réseau de collecte des eaux pluviales ainsi que l’aménagement de pentes en tête des merlons afin de canaliser les eaux et éviter leur ruissellement hors du site.

Un important dispositif

Pour l’instant, les travaux se concentrent sur l’intérieur du merlon nord ainsi que sur le merlon ouest.

Pour mener à bien cette mission, d’importants moyens techniques ont été déployés. « Nous utilisons quatre pelles, dont une Liebherr 976 – la plus puissante de notre flotte –, deux compacteurs “pieds de mouton”, deux compacteurs “bille lisse”, quatre bulldozers, cinq tombereaux et deux camions », explique Filippe De Sousa, conducteur de travaux.

Les avancées sont notables : le remodelage du merlon est quasiment achevé. En revanche, les interventions sur le merlon nord sont suspendues jusqu’en octobre en raison de la présence de l’alouette lulu.

Préserver la biodiversité locale

Démarrés en début d’année, les travaux sont réalisés par étapes afin de respecter le cycle de vie des espèces ayant colonisé le site.

Certaines zones ne sont accessibles qu’en dehors des périodes de nidification et de migration. 

Trois espèces remarquables ont été identifiées : l’alouette lulu, pour laquelle un espace compensatoire a été aménagé derrière le merlon nord, le passereau gorgebleue et le crapaud calamite. « Les crapauds seront progressivement déplacés en fonction de l’avancée des travaux et réintroduits sur les zones finalisées. L’objectif est d’intervenir uniquement là où ils ne sont pas présents », précise Filippe De Sousa. Ainsi, la zone centrale du chantier reste inaccessible entre mars et octobre pour préserver leur habitat.

Ce projet de grande ampleur permet une nouvelle fois de démontrer notre capacité à concilier d’importants travaux de terrassement tout en préservant l’environnement.